Dans le cadre du projet européen AGRI URBAN (URBACT III), regard croisé sur deux démarches de production de repas « bio et local » dans des cantines scolaires : Mouans-Sartoux (France) et le Pays des Condruses (Belgique). C’est pour apprendre de l’expérience d’autres dans la mise en place d’un tel projet que les équipes de Devenirs et du GAL Condruses se sont rendues à Mouans-Sartoux, où la municipalité a décidé depuis plusieurs années maintenant de produire tous les repas scolaires en favorisant les circuits courts, les produits de qualité et issus de l’agriculture biologique.
La démarche Condrusienne est portée par l’Entreprise de Formation par le Travail (EFT) Devenirs ASBL (www.devenirsencuisine.be), dans le cadre de sa formation de commis de cuisine et de salle de collectivité pour demandeurs d’emploi. Le projet est soutenue par le GAL Pays des Condruses et le PCS de Marchin. Il s’associe à des projets de relance économique et à la promotion des produits agricoles de qualité sur le territoire du Condroz liégeois : la sensibilisation à la consommation de produits sains, locaux, la production de légumes biologiques et les circuits-court.
Un travail de sensibilisation dans les cantines
En sus de son service de repas dans les écoles primaires (service lancé le 25/10/2016), l’ASBL forme et encadre les volontaires présents dans les écoles partenaires. Ils réalisent le service et les animations dans les cantines autour du gaspillage et d’une alimentation saine.
Durant les premières semaines, une animatrice réalise le service des repas avec eux, en utilisant des ustensiles adaptés aux quantités à servir aux enfants en fonction de leur âge. En effet, les besoins alimentaires ne sont pas les mêmes en fonction de l’âge de l’enfant.
A la fin du repas, les enfants effectuent eux-mêmes le tri de leurs restes alimentaires, quand il y en a, prenant conscience de la chaîne de production alimentaire. Les enfants auront également l’occasion de rencontrer régulièrement les producteurs partenaires, visiter notre espace test maraîcher et notre cuisine de production. La première visite est programmée le samedi 24 juin après-midi. Les enfants, parents, équipes pédagogiques, représentant politiques, des PO des écoles partenaires sont bien évidemment invités.
Après quelques semaines d’animation, nous avons réalisé une première analyse et nos chiffres sont d’ores et déjà plus qu’encourageants. Ce n’est pas un phénomène nouveau, chaque jour, des quantités énormes de nourriture sont jetées à la poubelle ; en moyenne 30 % dans les cantines traditionnelles. Sur les quelques 708 repas servis en novembre et décembre 2016, nous obtenons une moyenne de 15% de déchets (112 repas) soit 10.68 % en maternelle et 17.92 % en primaire.
De bons produits, la diversité des légumes, une jolie présentation dans l’assiette, une émulation collective, toutes ces pistes portent leurs fruits.
La réduction du gaspillage alimentaire passe par la responsabilisation des enfants par rapport à leur nourriture. Jeter les aliments en grande quantité ne sera progressivement plus un acte banal. Ces gestes peuvent aussi devenir un outil de prévention utile lors de la consommation à domicile.